Le village de La-Chapelle-d'Abondance constellé de chalets plus ou moins grands,
même sans neige, ne laisse aucun doute sur sa fréquentation habituelle: les fondus de la glisse… La
météo est incertaine, et pour le lendemain, la grenouille du Haut Chablais
n'est pas optimiste. Nous allons donc directement sur le site, après avoir déposé nos affaires au
gîte les Carlines, magnifique ferme datant
de 1789.
La Via Ferrata est en trois parties. L'après-midi est bien entamé et on se dit:
on va déjà faire la première partie, et s'il pleut demain, on ne sera pas venu
pour des prunes…
Le chemin d'accès est assez court (10 min.).
Le Cabri: 1ère partie classée AD. Démarrage assez physique, les petits surplombs nous rappellent qu'on a rien fichu depuis Baus de la Frema, en octobre dernier. Passages latéraux bien équipés puis petite poutre sympa dans un coin de rocher. Re-surplomb, où il faut comme d'habitude mousquetonner au milieu, ce qui est excellent pour chauffer les avants bras. Bon, comme on a déjà mangé le cabri en 45 minutes, on se dit qu'on peut attaquer la suite.
Le Chamois: 2ème partie classée
TD. On s'attend à du bien méchant, mais seules les foulées
s'allongent. Équipement abondant pour les pieds, il y en a moins pour les bras, qui cherche le rocher, ou (au pire) la
ligne de vie. On arrive à la Traversée du Coucou, jolie dalle d'une
quarantaine de mètres, légèrement déversante, qui progressivement demande du bras; A cet endroit,
c'est les pieds qui font uniquement confiance à la nature du rocher. Plus loin,
Le Jardin de Miolène, débute derrière un grand sapin et propose des
poignées naturelles. Ça grimpe sévère dans la Para Néra
et cette partie est bouclée. Autant il nous semble que le AD de la première partie
aurait mérité un AD+, autant le TD de
celle-ci nous semble sévère.
Ok, on a dévoré le Chamois en 45 minutes sans se presser, on se propose
donc de la terminer, cette Via Ferrata, avant que le ciel ne nous tombe sur la tête.
Le Bouquetin: 3ème partie classée TD. Dernier animal de la série. elle commence par une longue traversée latérale où l'équipement se fait plus rare. Petite montée sur un dièdre, enchaînée par la Traversée des Poupées, succession de barrières rocheuses, où parfois les bras demandent de la rallonge. On se repose au pieds du mur du Saix Rouge, dernière difficulté qui vue d'en bas a l'air bien longue, bien verticale, et le tout en zigzag. La vue sur le val d'abondance est magnifique et les sommets enneigés décoiffés par le vent. Seule la route en contrebas génère un léger bruit de fond dont on se passerait bien. Pas de difficulté majeure mais ce mur est long et tortueux, bon bras et bon gaz dans le dos. Nous y sommes, encore cinquante mètres équipés, et c'est la descente.
Le sentier retour (40 minutes environs) est pentu à souhait, et certains passages pierreux suggèrent un rapprochement de
votre postérieur avec la terre ferme, mais ce n'est pas une obligation…
Belle Via, bien équipée,
juste de la bonne longueur, nous la qualifierons de difficile, sans plus. Elle est effectivement à déconseiller aux
débutants même sur la première partie.
Retour au gîte, où nous attendent une imposante raclette et des pichets de vin de Savoie, que nous honorerons avec enthousiasme.
Pour la petite histoire, la grenouille avait tort et l'éclatant ciel bleu, le lendemain au réveil, nous a naturellement poussé à refaire le parcours de la veille, et vous savez quoi ? On a eu l'impression de faire une autre Via Ferrata…
Le soleil est vraiment un super pote !
Via Ferrata effectuée Mi-Avril 2004 – Dernière mise à jour: 26/08/09
Par ces publications, nous n'engageons aucune responsabilité et vous laissons seul(e)s juges de vos capacités et choix de parcours.